Conseils pour gérer ses émotions

La colère nous donne la force de défendre nos intérêts ; la peur nous donne la rapidité nécessaire pour échapper à de graves dangers, ou nous incite à demander de l’aide pour les affronter. Enfin, le deuil et la tristesse nous rappellent que le vide laissé par ceux que nous avons aimés demande à être comblé.

Ces émotions sont importantes et essentielles, mais on ne peut pas dire qu’elles soient exactement agréables. Considérons plutôt une expérience agréable : la joie.

Cette émotion doit être considérée – à mon avis – comme distincte de l’état de contentement, qui est ressenti lorsqu’un besoin ou un désir a été satisfait. La joie appelle de nouvelles actions plutôt que de prendre acte de celles déjà accomplies avec succès.

Il active l’esprit et le corps pour « passer à autre chose ». Elle est ressentie lorsqu’un événement longtemps recherché ou soudain s’avère propice à la réalisation d’un objectif ou d’un rêve important. Grande est la joie de celui qui obtient un diplôme et pense à la possibilité d’une carrière brillante dans une vie adulte et indépendante.

Recevoir un héritage qui multiplie nos possibilités financières, rencontrer un regard qui promet d’agréables perspectives d’avenir ou découvrir dans un livre des réponses à de vieilles questions suscite l’émotion qui peut nous donner l’énergie et le désir de saisir les opportunités qui se présentent.

La joie s’accompagne naturellement du désir de partager la bonne nouvelle avec nos proches : « Vous savez, je vais me marier », « j’ai un nouvel emploi », « j’ai gagné à la loterie ».

C’est très important car, si la joie nous pousse à aller de l’avant, il convient de communiquer aux autres notre désir de les emmener avec nous plutôt que de les laisser derrière nous. L’inquiétude face aux mauvaises actions des autres, motivées par l’envie ou la compétitivité, conduit beaucoup de personnes à garder leur joie à l’intérieur, trouvant plus prudent de montrer de l’indifférence, du mécontentement ou de la préoccupation.

Certaines personnes, qui attendent peut-être d’être récompensées par une plus grande joie à l’avenir, acceptent les messages de notre culture qui blâment le plaisir et la joie tout en s’efforçant de les cacher, même à elles-mêmes.

Pour accéder pleinement à la joie, il faut accepter que sa propre croissance puisse momentanément laisser les autres à la traîne, tandis que celle des autres peut nous donner le sentiment d’être désavantagés. Si la joie ponctue sa croissance, on a plus de chances de se donner les moyens de la vivre en assumant la conviction qu’il vaut mieux valoriser sa propre expérience et saisir les opportunités que de regretter ce que l’on aurait pu faire pour soi et pour les autres.

Ceux qui s’orientent de cette manière ont généralement beaucoup de charme et parviennent à susciter plus d’admiration que d’envie par leurs invitations sincères à partager leur joie.

Et que dire des farceurs qui rient toujours ? Mieux vaut s’en méfier. Je ne pense pas qu’il y ait toujours de quoi rire dans ce monde. Les confidents et les psychothérapeutes qui s’occupent de la dépression cachée de ces masques de la gaieté, par amitié ou par profession, le savent bien.

Heureusement, il me semble que de nombreuses personnes, suivant une évolution positive de notre culture, apprennent à se réjouir ouvertement des nouvelles opportunités. C’est à nous de choisir d’être parmi eux.